Kwon Jin Hwan { Don't lose hope

La vie elle sourit à certains, elle crache au visage d'autres. Jinhwan il ne connaît qu'Itaewon. Parfois il ose s'aventurer dans les rues d'Hongdae aussi, un peu plus loin encore mais rarement. Il est né dans le quartier le plus défavorisé de Seoul et y a fait sa vie, sa place est là, naturellement. Il n'a décidé de rien, il prend les choses comme elles viennent. Mais il espère quand même, un jour, pouvoir se sortir de là. Jinhwan est l'aîné de deux enfants, son petit frère, il l'a toujours protégé, le fait encore aujourd'hui même s'il n'a toujours pas de timer sur la peau. C'est normal ici, de faire attention. Même si le vol de temps est l'acte le plus meurtrier des alentours, chaque minute étant trop précieuse pour la gâcher, on y trouve aussi des corps étranglés, ou avec une balle au milieu du front. C'est con, terriblement con, il n'y a que les plus riches pour faire ça, il en est certain.
Malgré tout ce qui l'entoure, les business illicites qui circulent dans chaque rue du quartier, Jinhwan reste droit. Plus ou moins. Il ne va pas mentir, la drogue ça le connaît un peu. Rien de très dangereux, aucune poudre, aucune seringue. Mais pendant quelques années, durant son adolescence surtout, il accumulait les joins. Ça le faisait tenir. Il n'avait pas de temps pour payer, mais il trouvait d'autres moyens, certains qu'il préférera taire. Mais maintenant... Maintenant qu'il a un rêve, un but, il diminue sa consommation, drastiquement. Il ne peut pas gâcher sa vie pour un peu d'herbe. S'il veut ouvrir sa salle de sport un jour, il lui faut du temps. Beaucoup de temps pour pouvoir faire un prêt. Un rêve inaccessible, et qui avait été doré. Maintenant tacheté de noir.

Son père avait toujours été fier de ses fils. Ils étaient l'élite d'itaewon... C'est à dire rien au yeux des autres habitants de la ville, des gamins mal élevés qui juraient et n'étaient pas très éduqués. Mais eux au moins n'avaient pas mal tourné. Jinhwan bossait depuis ses 14 ans, le temps qu'il gagnait, c'étaient ses parents qui le récupéraient puisqu'il n'avait pas de timer encore. Des arrangements comme ça, il y en a partout. Il travaillait surtout pour aider la famille, les boulots par ici ne rapportent rien. Son père lui avait toujours dit qu'il le remercierai en retour, qu'il l'aiderait à réaliser son rêve et lui donnerai son temps. Jinhwan n'y a jamais cru, trop absurde. Et pourtant à l'aube de ses 25 ans, c'est le corps inerte de son père qui accueilla son premier battement de cils. Suivit de chiffres, qui indiquaient qu'il lui restait presque 3 ans à vivre...
Amer, il n'a toujours pas fait ce deuil. Son père il n'en parle pas, Son timer il ne le regarde pas. 2Ans c'est énorme et en même temps si peu. Pas assez suffisant pour qu'il aille voir une banque. Il était con son père... et ça, il est sûr d'en avoir hérité.